La discrimination liée à l'apparence physique dans la coiffure
Impact des préjugés physiques sur la carrière des professionnels de la coiffure

Les questions fréquentes
Dans le secteur de la coiffure, plusieurs formes de discrimination physique persistent et affectent particulièrement les jeunes professionnels. Selon le baromètre OpinionWay 2025, voici les principales discriminations identifiées :
1. Apparence capillaire : - Les cheveux colorés sont considérés comme 'non professionnels' par 45% des employeurs - Les coiffures non conventionnelles sont mal perçues dans 60% des cas - Le cas de Violaine, refusée pour un poste à cause de ses cheveux bleus, illustre cette discrimination
2. Modifications corporelles : - Les piercings visibles sont jugés inappropriés par 65% des recruteurs - Les tatouages apparents sont considérés comme un frein à l'embauche pour 55% des candidats - Les modifications corporelles artistiques sont particulièrement stigmatisées
3. Style vestimentaire et présentation : - Le style vestimentaire 'alternatif' est mal perçu dans 70% des salons - La barbe, même bien entretenue, reste un sujet de controverse - L'attitude corporelle et la posture font l'objet d'une évaluation stricte
Impact sur les jeunes professionnels : - 75% des coiffeurs de moins de 30 ans rapportent avoir subi une forme de discrimination physique - 40% ont dû modifier leur apparence pour obtenir un emploi - Les discriminations touchent plus particulièrement les apprentis et les nouveaux diplômés
Ces discriminations créent des barrières significatives à l'entrée dans la profession et limitent l'expression personnelle des professionnels, malgré leur compétence technique. Une évolution des mentalités est nécessaire pour favoriser une plus grande inclusivité dans le secteur.
Selon le baromètre OpinionWay, l'apparence physique joue un rôle déterminant dans le secteur de la coiffure, influençant significativement les parcours professionnels à plusieurs niveaux :
Impact sur le recrutement :
L'étude révèle que l'apparence physique influence directement les décisions d'embauche dans le secteur de la coiffure. Les recruteurs accordent une importance particulière à l'image des candidats, considérant qu'elle reflète leur capacité à représenter le salon et à incarner les standards esthétiques de la profession.
Double discrimination envers les femmes :
Les femmes font face à une double discrimination particulièrement marquée dans ce secteur. Elles sont jugées non seulement sur leurs compétences professionnelles mais aussi sur des critères esthétiques plus stricts que leurs homologues masculins. Cette situation impacte leurs opportunités d'emploi et leur progression de carrière.
Modifications de l'apparence pour la carrière :
Les professionnels du secteur sont nombreux à modifier leur apparence pour favoriser leur carrière :
- Adaptation du style vestimentaire aux codes du métier
- Maintien d'une coupe de cheveux tendance et soignée
- Utilisation quotidienne du maquillage (particulièrement pour les femmes)
- Recours occasionnel à la médecine esthétique
Impact sur l'évolution professionnelle :
L'apparence influence également les opportunités de promotion et d'évolution au sein des établissements. Les salariés correspondant aux standards esthétiques du secteur bénéficient souvent d'une meilleure intégration dans les équipes et de perspectives d'évolution plus favorables.
Cette réalité souligne l'importance de sensibiliser le secteur à ces biais et de promouvoir des pratiques de recrutement plus équitables, basées prioritairement sur les compétences professionnelles.
La protection contre les discriminations physiques dans le secteur de la coiffure s'inscrit dans un cadre juridique à plusieurs niveaux :
Cadre juridique général
- Le Code du travail interdit formellement toute discrimination fondée sur l'apparence physique dans le contexte professionnel, que ce soit à l'embauche ou durant la carrière
- Le Code pénal sanctionne également ces discriminations, pouvant entraîner des poursuites judiciaires et des condamnations
Spécificités pour la coiffure en 2024
Une nouvelle proposition de loi vient renforcer ce dispositif en ciblant spécifiquement la discrimination capillaire. Elle apporte des précisions importantes pour les professionnels de la coiffure :
- Obligation d'accueillir et de servir tous les clients sans discrimination liée à leur type de cheveux
- Interdiction de refuser des prestations sur la base de la texture ou du style capillaire
- Formation obligatoire sur tous les types de cheveux pour les professionnels
Difficultés de mise en œuvre
Selon Marie Larsonneau, la principale difficulté réside dans la preuve de la discrimination. En effet, les motifs de refus peuvent être masqués par d'autres justifications apparemment légitimes. Les victimes doivent donc souvent rassembler un faisceau d'indices pour démontrer la discrimination, ce qui peut inclure :
- Des témoignages
- Des enregistrements ou échanges écrits
- Des comparaisons avec le traitement d'autres clients
Cette nouvelle législation marque une avancée significative dans la lutte contre les discriminations dans le secteur de la coiffure, même si son application pratique nécessitera une vigilance particulière de la part des autorités et une sensibilisation accrue des professionnels.
Dans le secteur de la coiffure, plusieurs stéréotypes et préjugés persistants concernant l'apparence physique des professionnels peuvent être identifiés :
Concernant les modifications corporelles :
- Les tatouages visibles sont souvent perçus comme peu professionnels, particulièrement dans les salons haut de gamme
- Les piercings faciaux peuvent être considérés comme inappropriés et susceptibles de rebuter certains clients
- Les cheveux colorés de manière non conventionnelle (bleu, rose, vert...) sont parfois vus comme un manque de sérieux
Discrimination basée sur le genre :
- Les cheveux blancs sont perçus différemment selon le genre : considérés comme distingués chez les hommes mais comme négligés chez les femmes
- Les hommes subissent moins de pression concernant leur apparence physique que les femmes
- Les coiffeuses sont davantage jugées sur leur apparence que leurs homologues masculins
Impact sur la corpulence :
- Préjugés concernant le poids, avec une préférence marquée pour les silhouettes minces
- Pression pour maintenir une apparence 'présentable' et 'dynamique'
- Tendance à associer la minceur à une image plus professionnelle
Modifications comportementales :
- De nombreux professionnels modifient leur apparence pour correspondre aux attentes perçues
- Certains dissimulent leurs tatouages ou retirent leurs piercings pendant le travail
- Adoption d'un style vestimentaire plus conservateur pour paraître plus 'professionnel'
Ces préjugés peuvent avoir un impact significatif sur l'emploi et l'évolution de carrière dans le secteur, créant des barrières invisibles pour certains professionnels talentueux ne correspondant pas aux standards attendus.
Les discriminations physiques peuvent avoir des répercussions significatives sur la santé mentale des coiffeurs, qui sont particulièrement exposés aux jugements sur leur apparence dans leur environnement professionnel. Voici une analyse détaillée de ces impacts :
Impacts psychologiques directs :
- Stress chronique lié à la pression constante de maintenir une apparence 'acceptable'
- Anxiété sociale, particulièrement dans les interactions avec la clientèle
- Baisse de l'estime de soi et de la confiance professionnelle
- Sentiment d'inadéquation par rapport aux standards de beauté du secteur
Comportements adaptatifs observés :
- Tendance accrue à modifier son apparence pour correspondre aux attentes
- Investissement financier important dans des procédures esthétiques
- Adoption de stratégies d'évitement face à certaines situations professionnelles
- Développement de mécanismes de défense psychologiques
Pour les coiffeurs ayant des cheveux texturés, la situation est particulièrement complexe. Ils peuvent ressentir une double pression : celle de devoir incarner les standards de beauté conventionnels tout en étant confrontés à des préjugés spécifiques liés à leur texture capillaire naturelle. Cette situation peut engendrer :
- Un sentiment d'isolement professionnel
- Une remise en question de leurs compétences professionnelles
- Un stress supplémentaire lié à la gestion de leur propre image
- Des difficultés à s'affirmer dans leur identité naturelle
Ces impacts psychologiques peuvent avoir des conséquences à long terme sur leur carrière et leur bien-être général, pouvant mener à des situations d'épuisement professionnel ou de dépression. La reconnaissance et la prise en charge de ces enjeux sont essentielles pour préserver la santé mentale des professionnels de la coiffure.
Pour créer un secteur de la coiffure plus inclusif, plusieurs actions concrètes peuvent être mises en place :
Formation et sensibilisation :
- Formation des coiffeurs aux différents types de cheveux et textures
- Sensibilisation aux enjeux de diversité et d'inclusion
- Apprentissage des techniques spécifiques pour tous types de cheveux pendant la formation initiale
Adaptation des services :
- Élargissement des gammes de produits pour tous types de cheveux
- Tarification équitable indépendante du genre
- Mise en place de services adaptés aux personnes en situation de handicap
Communication inclusive :
- Représentation diverse dans les visuels marketing
- Affichage clair des services proposés pour chaque type de cheveux
- Communication non genrée sur les coupes et styles
Aménagements pratiques :
- Accessibilité des salons aux personnes à mobilité réduite
- Installation de bacs à shampoing adaptables
- Création d'espaces accueillants pour tous
Recrutement et management :
- Politique de recrutement favorisant la diversité
- Formation continue des équipes aux nouvelles techniques
- Création d'une culture d'entreprise inclusive
Ces mesures permettront non seulement d'améliorer l'expérience client mais aussi de développer une activité plus éthique et rentable en touchant une clientèle plus large.