Chute de cheveux saisonnière : guide professionnel pour comprendre, prévenir et accompagner
Maîtrisez les mécanismes de la chute automnale pour mieux conseiller vos clients

Les questions fréquentes
La chute saisonnière automnale est un phénomène naturel et temporaire qui s'explique par plusieurs mécanismes physiologiques complexes.
Les variations hormonales jouent un rôle central dans ce processus. Avec la diminution progressive de la luminosité à partir de septembre, notre organisme subit une baisse significative des œstrogènes. Ces hormones, essentielles à la santé capillaire, voient leur production réduite en raison de la moindre exposition à la lumière naturelle, ce qui fragilise directement le cycle de croissance des cheveux.
La carence en vitamine D constitue un autre facteur déterminant. Après l'été, nos réserves de vitamine D s'amenuisent progressivement, cette vitamine étant principalement synthétisée grâce aux rayons UV. Or, elle est indispensable au maintien de follicules pileux sains.
L'impact retardé des agressions estivales se manifeste également en automne. Les cheveux ayant subi les assauts répétés du soleil, du sel marin et du chlore des piscines durant l'été montrent leurs signes de faiblesse avec un décalage de quelques mois, correspondant au cycle naturel de croissance capillaire.
Le stress de la rentrée, avec son cortège de changements et de pressions, amplifie le phénomène en perturbant l'équilibre hormonal général.
Cette combinaison de facteurs provoque ce qu'on appelle un effluvium télogène aigu, où un grand nombre de cheveux passent simultanément en phase de repos puis de chute. Il est important de savoir qu'une perte temporaire de 100 à 200 cheveux par jour reste parfaitement normale durant cette période.
Ce phénomène dure généralement 6 à 8 semaines et se résout spontanément, les nouveaux cheveux repoussant naturellement par la suite.
La chute de cheveux saisonnière est un phénomène naturel qui survient principalement en automne et au printemps. Elle se caractérise par plusieurs signes distinctifs qu'il est important de savoir identifier pour la différencier d'une alopécie pathologique.
Les signes caractéristiques d'une chute saisonnière physiologique :
- Augmentation notable des cheveux perdus : Vous remarquerez davantage de cheveux sur votre oreiller au réveil, dans votre brosse à cheveux et particulièrement sous la douche lors du shampoing
- Chute diffuse homogène : La perte de cheveux se répartit uniformément sur l'ensemble du cuir chevelu, sans créer de zones dégarnies ou clairsemées localisées
- Altération de la qualité capillaire : Les cheveux peuvent paraître plus ternes, fragiles et cassants pendant cette période
- Diminution temporaire du volume : Une perte de densité générale peut être observée, mais reste modérée
Signaux d'alarme nécessitant une consultation médicale :
- Chute persistant au-delà de 3 mois consécutifs
- Apparition de zones clairsemées ou dégarnies localisées
- Démangeaisons inhabituelles ou irritations du cuir chevelu
- Modifications visibles du cuir chevelu (rougeurs, desquamation, inflammation)
Outils de diagnostic pratiques en salon :
- Test de traction : Effectué en tirant délicatement sur une mèche, il permet d'évaluer la résistance du cheveu
- Observation à la loupe : Examen du cuir chevelu et de la racine des cheveux pour détecter d'éventuelles anomalies
- Questionnaire détaillé : Analyse de l'historique familial, des habitudes de vie et des facteurs déclenchants potentiels
Une chute saisonnière normale dure généralement 4 à 6 semaines et se résout spontanément. Si les symptômes persistent ou s'accompagnent des signaux d'alarme mentionnés, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
La fin août marque le moment idéal pour débuter une routine préventive contre la chute saisonnière des cheveux. Cette période stratégique permet d'anticiper les bouleversements hormonaux qui surviennent naturellement à l'automne et de préparer efficacement le cuir chevelu aux changements à venir.
Pourquoi la fin août est-elle si cruciale ? Durant cette période, notre organisme commence à se préparer aux transitions saisonnières. Les fluctuations hormonales s'amorcent progressivement, et c'est précisément le moment où le cuir chevelu a besoin d'être renforcé pour résister aux agressions futures. En agissant dès la fin août, vous donnez à vos follicules pileux le temps nécessaire pour se fortifier avant l'arrivée des premiers signes de chute automnale.
Une approche préventive globale s'impose, combinant harmonieusement les soins externes et l'équilibre nutritionnel. Cette stratégie à double action permet d'optimiser la santé capillaire de l'intérieur comme de l'extérieur, créant un environnement propice au maintien d'une chevelure dense et résistante.
La supplémentation ciblée constitue un pilier essentiel de cette prévention. L'apport en vitamines B, fer et zinc doit être initié dès la fin août pour anticiper les carences saisonnières typiques de l'automne. Ces nutriments essentiels participent activement à la synthèse de la kératine et au maintien du cycle pilaire normal.
Cependant, rassurez-vous : même si cette prévention optimale n'a pas été mise en place, il demeure tout à fait possible d'agir efficacement dès l'apparition des premiers signes de chute en octobre-novembre. L'important est d'adopter une approche cohérente et adaptée à votre situation.
La chute saisonnière nécessite une routine capillaire complète et rigoureuse pour limiter la perte de cheveux et stimuler la repousse. Voici un protocole détaillé à suivre :
Étape 1 : Le pré-shampooing aux huiles essentielles
Préparez un mélange dans une base d'huile végétale (coco ou buriti) en y incorporant quelques gouttes d'huiles essentielles de cèdre de l'Atlas, romarin et bay de saint-thomas. Ces huiles sont reconnues pour leurs propriétés stimulantes et fortifiantes. L'huile de coco nourrit en profondeur tandis que l'huile de buriti, riche en vitamine A, favorise la régénération cellulaire.
Étape 2 : Le massage stimulant
Appliquez ce mélange sur cuir chevelu sec et réalisez un massage de 3 à 6 minutes en effectuant des mouvements circulaires de la nuque vers le front, puis des oreilles vers le haut du crâne. Cette technique améliore la microcirculation sanguine, essentielle pour nourrir les follicules pileux.
Étape 3 : L'utilisation du Derma Roller
Utilisez un Derma Roller ou Derma Stamp pour créer de micro-perforations qui optimisent la pénétration des actifs jusqu'à 200%. Passez délicatement l'outil sur l'ensemble du cuir chevelu avant l'application des huiles.
Étape 4 : Le shampooing adapté
Choisissez un shampooing sans sulfates enrichi en actifs fortifiants comme la biotine (vitamine B8 essentielle à la kératine), la caféine (stimulante) et le panthénol (vitamine B5 hydratante). Ces ingrédients respectent le cuir chevelu tout en apportant les nutriments nécessaires.
Régularité et durée
La clé du succès réside dans la régularité. Cette routine doit être appliquée 2 à 3 fois par semaine pendant au minimum 2 mois, durée nécessaire pour observer les premiers résultats significatifs sur le cycle de croissance capillaire.
La nutrition joue un rôle fondamental dans la prévention de la chute saisonnière des cheveux. Pour maintenir une chevelure forte et résistante, il est essentiel d'adopter une approche nutritionnelle ciblée.
Les nutriments essentiels à privilégier :
- Les vitamines du groupe B, en particulier la biotine, qui favorise la synthèse de kératine, composant principal du cheveu
- Le fer, crucial pour l'oxygénation des follicules pileux et la croissance capillaire
- Le zinc, qui régule la production de sébum et renforce la structure du cheveu
- Les protéines, matériaux de construction des fibres capillaires
- La vitamine D, impliquée dans le cycle de croissance des cheveux
Aliments à intégrer dans votre alimentation :
- Céréales complètes : riches en vitamines B et en fer
- Viandes rouges : excellente source de fer héminique, mieux absorbé par l'organisme
- Légumes secs (lentilles, haricots) : apportent protéines, fer et zinc
- Poissons gras (saumon, sardines) : riches en protéines, vitamine D et oméga-3
- Huile de noix : source d'acides gras essentiels et de vitamine E
Compléments naturels efficaces :
Les tisanes d'ortie sont particulièrement bénéfiques grâce à leur richesse en silice et en minéraux qui fortifient la fibre capillaire. Le millet, sous forme de tisane ou de complément, apporte de la silice et des acides aminés soufrés essentiels.
Recommandations pratiques :
Pour une efficacité optimale, il est recommandé de débuter les cures de supplémentation 2 à 3 mois avant l'automne, période critique de chute saisonnière. Les dosages varient selon les besoins individuels, mais une cure de 3 mois minimum est généralement conseillée. Consultez un professionnel de santé pour personnaliser votre approche nutritionnelle.
Face à une chute de cheveux, il est important de savoir vers quel professionnel se tourner et à quel moment consulter. Plusieurs étapes d'accompagnement existent selon la gravité et la persistance du problème.
Le coiffeur professionnel : premier accompagnement
Le coiffeur professionnel joue un rôle essentiel dans l'accompagnement initial. Il peut rassurer le client en évaluant la situation et en adaptant ses techniques de coiffage : éviter les coiffures serrées qui fragilisent les cheveux et limiter l'usage d'appareils chauffants. Il peut également proposer des soins professionnels ciblés comme des masques fortifiants à base de kératine ou des protocoles stimulants pour renforcer la fibre capillaire.
Traitements esthétiques avancés
Pour des solutions plus poussées, certains traitements esthétiques avancés sont disponibles : l'Hydrafacial Keravive (380€ la séance) permet de purifier en profondeur le cuir chevelu, tandis que le laser Kéralase (450€ la séance) stimule la repousse par photobiomodulation.
Quand consulter un dermatologue ou trichologue ?
Une consultation médicale spécialisée devient nécessaire dans plusieurs situations précises :
- Une chute persistant au-delà de 3 mois malgré les soins
- L'apparition de zones dégarnies visibles
- Des démangeaisons inhabituelles du cuir chevelu
- Des modifications de l'aspect du cuir chevelu (rougeurs, desquamation)
- La présence d'antécédents familiaux d'alopécie
Ces critères permettent d'identifier les cas nécessitant un diagnostic médical approfondi et un traitement spécialisé.